Laissez-nous vous conter la perle de Tahiti...

La perle a traversé les âges depuis la nuit des temps. De nombreux peuples anciens tels les Hindous, les Égyptiens, les Grecs, les Romains ou les Arabes évoquent ce gemme de grande valeur à travers leur culture.

Des inscriptions chinoises datant de 2.300 ans avant Jésus Christ témoignent qu’à cette époque, déjà, les perles étaient considérées comme des joyaux de la nature.

Grâce à leurs possessions polynésiennes, les Français furent parmi les premiers à découvrir les perles de Tahiti et, très vite, entreprirent d’en faire le commerce. Cependant, les réserves d’huîtres perlières s’épuisèrent rapidement, au début du XIXe siècle, à cause des quantités de nacres impressionnantes exigées par l’industrie boutonnière.

Puis, il a plus d’une centaine d’années, trois hommes, qui ne se connaissaient pas, véritables pionniers en la matière, Tokichi Nishikawa, Tatsuhei Mise et Kokichi Mikimoto, respectivement biologiste dans la marine impériale nipponne, charpentier et fils de commerçant, imaginèrent presque simultanément un nouveau procédé génial pour obtenir des perles de manière artificielle : la perliculture. Ces trois personnages sont d’ailleurs considérés comme les pères de la culture de perles modernes.

 

Les perles de culture

Les perles de culture n’on pas été découvertes il y a quelques dizaines d’années. Non, la culture de la perle est assez récente mais l’utilisation de la perle est elle très ancienne. Voici donc une petite histoire de la perle précieuse, quelle soit de culture ou non. Cette histoire permet de sortir véritablement les enjeux et la valeur qui est autour du marché de la perle précieuse.

Les premières utilisations des perles

La perle est depuis très longtemps un signe de richesse et de prestige. En effet, les hommes ont très rapidement constaté sa rareté ainsi que son éclatante beauté. C’est pourquoi plus de quatre-mille ans avant le début de notre ère, on recense déjà des signes comme quoi des peuples utilisaient des perles pour se distinguer et montrer leur richesse. Bien évidemment, les perles ont d’abord été utilisées dans les pays côtiers et près du Pacifique. C’est dans cet océan que la moitié des perles du monde existent et sont produites. L’eau du Pacifique est effectivement une eau favorable à la culture et à la production de perles grâce aux huîtres.

C’est en Chine que l’on peut recenser les premières apparitions de la perle dans la société. Elle est à l’époque extrêmement rare car personne ne possédait les innovations pour explorer les fonds marins et découvrir des huîtres perlières. Seuls quelques villages littoraux hébergeaient des pêcheurs de perles qui pendant toute leur vie cherchaient des perles sous l’eau. Transmettant leur savoir de génération en génération, ces plongeurs ont développé des compétences exceptionnelles en plongée sans aucun équipement.

A cette époque, la perle est inconnue en Europe. Après la Chine, c’est en Inde que l’on voit des références aux perles précieuses. En effet, ce serait le dieu Krishna qui selon la religion hindoue aurait découvert la première perle précieuse.

Expansion de l’utilisation de la perle précieuse

Ce n’est que quelques siècles avant le début de notre ère que la perle est arrivée en Europe. A cette époque ce sont toujours les princes et les hauts-dignitaires qui peuvent se permettre d’importer des perles d’Asie. Ainsi, Cléopâtre possédait de nombreuses perles qui augmentaient la jalousie de ses concurrentes auprès des rois et des empereurs.

Dans le Proche et le Moyen-Orient, la perle s’est aussi beaucoup développée. En effet, selon le Coran, la perle précieuse serait un cadeau de Dieu pour les hommes, et donc un signe de la toute-puissance de Dieu, représentée par l’éclatante beauté de la perle.

C’est aussi pendant le Moyen-Age que le commerce des perles d’eau douce va se développer. Notamment en Amérique où les chefs Indiens paient les autres tribus grâce à des perles précieuses.

Toujours en Amérique, dès le début du 16ème siècle les européens vont redécouvrir les perles et en exporter des quantités astronomiques vers l’Europe. Ces quantités de perle ont fait rapidement descendre sa valeur bien qu’elle était toujours élevée. Ainsi la demande européenne a incroyablement augmenté et rapidement toutes les perles d’Amérique ont été vendues. De plus, la pollution par l’évènement de l’industrie a amené un rapide déclin de reproduction des huitres. La population mondiale d’huitres a baissé fortement et cette baisse a influencé sur le prix des perles sur le marché européen.

Pendant la même époque, des chercheurs suédois et français notamment vont rechercher des techniques pour combler à ce déclin important des perles. En effet, les perles constituent un joyau de la nature et il serait dommage de perdre ainsi ce joyau.

Ces deux chercheurs suédois et français vont mettre au point les premières techniques de culture des perles. Ces techniques ne sont alors que expérimentales. Puis, pendant près de cinquante ans, après la mort de ces chercheurs, la perle va perdre de son éclat. Les divisions liées à l’influence géopolitique dans le Pacifique ont réduit la récolte de perles à néant. La perle est presque oubliée.

Renaissance de la perle par la culture

Ce n’est qu’après la Seconde Guerre Mondiale que des Japonais vont mettre la main sur les œuvres de nos deux chercheurs européens. En temps de paix, ces Japonais menés par Kokichi Mikimoto vont mettre au point la technique aujourd’hui utilisée pour cultiver des perles. Grâce aux travaux antérieurs, Kokichi Mikimoto a pour la première fois introduit un objet irritant dans des huîtres spéciales. Il a donc remarqué que l’huitre pouvait former une perle à partir de cet objet non-issu de la mer.

Ainsi, en quelques années le commerce de la perle s’est considérablement développé de nouveau dans le monde entier. Menés par des japonais, des chercheurs du monde entier ont à la mort de Kokichi Mikimoto approfondi ces travaux et créés la culture perlière qui existe aujourd’hui.

Maintenant, toutes les perles sont issues de cultures. Cependant, chaque ferme a ses propres spécificités qui permettent de produire différentes perles, des perles plus ou moins rondes, plus ou moins brillantes, etc.